Le jardin des arts

Le phénomène interartistique

    Le phénomène interartistique naît  de la rencontre même entre les arts en un même lieu et en un même moment dans le texte :

  1. un art peut influencer un autre pour qu’il naisse
  2. un terme peut avoir une origine interartistique comme le pastiche
  3. un texte peut concentrer une présence des arts variable

    Le phénomène interartistique est toujours applicable, dans toute œuvre d’art qui concentre plusieurs arts. C’est cette structure qui est commune à tous les arts et qui unifie tous les arts en une seule et unique entité, cette structure absente, qui se cherche à la frontière entre les signes, et qui apparaît dans toute œuvre d’art. C’est cet élément qui rend l’œuvre d’art  exceptionnelle…

    Le signe triadique de Peirce apparaît de manière multidimensionnelle à l’esprit lors de l’analyse d’une œuvre d’art. C’est ainsi car le triangle se prête à des significations polyvalentes qui provoquent l’élargissement de la vision interprétative suivant le contexte.

Representamen(contenu du texte / de la peinture/de la musique)

Objet(texte/peinture/musique)Interpretant(l’ interpretation du texte/de la peinture/de la musique)

La perception du Representamen peut être de type différent sonore, visuel, c’est-à-dire, que l’icône pure reste au fondement de l’objet. Elle l’analyse et le caractérise, devient sonore ou visuelle, cela dépend de la perception. C’est pourquoi, celui qui interpréte le tableau par exemple ou le texte ou encore le chant en question permet une transformation interartistique dans un continuum…

  • « Le phénomène interartistique », in Semiotica, Journal of the International Association for Semiotic Studies / Revue de l’Association Internationale de Sémiotique, Mouton de Gruyter, Toronto, 2010, ISSN: 1613-3692

https://www.degruyter.com/journal/key/semi/2010/180/html

Voir aussi:

  • The Interartistic Phenomenon as an Intermedial Structure in the Arts, in Applied Semiotics, Sémiotique appliquée, Une revue internationale de recherche littéraire sur Internet, Numéro 20, Volume 7, Sémiotique et Intermédialité, février 2008, Toronto, Canada

http://www.chass.utoronto.ca/french/as-sa/ASSA-No20/Article2en.html

  • 15th World Congress of Semiotics (IASS/AIS), Aristotle University of Thessaloniki, 30 August – 3 September 2022, Vassilena Kolarova, “From the Intertextuality to the Interartistic Phenomenon”, in Semiotics of image text/ typography sound-motion in the audiovisual world

https://www.semioticsworld.com/wp-content/uploads/2022/06/Final-Program-Panels-Authors.pdf

Le Paradis

Le Jardin Catalan, 2000, est une œuvre unique car elle révèle à merveille l’idée interartistique conçue dans les profondeurs du for intérieur de Butor et de Badin, découlant de leur aspiration artistique de dialoguer et d’échanger même pour certains instants leurs champs créateurs. C’est un ensemble sans pareille de dix livres, chacun comportant six poèmes manuscrits, un collage de Michel Butor et six peintures originales de Georges Badin qui prennent du plaisir à se répondre en écho… On dirait une rencontre souvent hasardeuse, au physique et au spirituel de la littérature et de la peinture, qui émettent des sons et qui font entendre leur musique se transformant en l’art le plus pur et le plus éphémère, très léger comme le souffle du vent… L’œuvre est l’atteinte d’un point culminant pour Butor dans son cheminement spirituel, recherchant encore et encore la sensation de l’art dans sa globalité, le lieu suprême, la beauté… C’est la raison pour laquelle on souhaiterait consacrer ces quelques lignes sur le chef-d’œuvre à Butor, un des plus grands écrivains français de notre temps, ayant connu la gloire dans le monde entier et, à ses 80 ans, juste à la veille de son anniversaire, le 14 septembre 2006. Et c’est pour cela encore, que c’est une œuvre unique, notamment pour des raisons théoriques car elle est révélatrice de la manière dont deux arts différents peuvent entrer en connivence et ainsi devenir exemplaire du genre mixte. Elle est représentative de la particule artistique que peut devenir l’œuvre, si on lui jetait un coup d’œil à vol d’oiseau, toute œuvre plus ou moins, faisant partie de l’ensemble de l’art. Les études intersémiotiques contemporaines de l’intermédialité, de l’interart, questionnent sur l’origine et la structure, les relations de ces nouvelles réalités du phénomène interartistique. On remonte au sens biblique, à l’Esprit qui se disperse en plusieurs dons qui gardent, en effet leur origine commune. Le phénomène interartistique est le même comme fondement de tout art qui entre en interférence avec un autre art, c’est inévitable car les arts sont en constante relation entre eux. Il s’agit d’apercevoir la structure interartistique, là où il y a une interaction explicite ou implicite entre les arts. De même, Badin retrouve la communion des âmes, le calme et le repos dans le souvenir précieux que lui laisse savourer l’échange perpétuel entre les lettres et les couleurs. Deux artistes qui ne cessent de porter leur regard vers l’infini, de puiser dans l’interminable inspiration afin d’effleurer le divin touchant le paradis de l’art..

L’archipel des possibles

    Georges Badin s’inspire aussi de la musique classique dans son cheminement créateur. Georges Badin, artiste d’une grande expérience dans l’art d’associer les genres, est poète aussi et il a été le chef de file de la tendance en peinture qui s’appelle « Textruction » pendant les années 1960 en France. Il a toujours exercé une combinaison texte-peinture. Il s’est abandonné à l’enivrement de la multitude des couleurs et des lettres, à la redécouverte ineffable des sens et des sensations coulant de ces peintures sans pareille sur lesquelles Michel Butor dépose avec naturel. L’élan de Michel Butor vient du tout profond de lui-même, de même que du pied de la montagne, coulerait le ruisseau d’inspiration inépuisable.

  

  • Le Paradis de rêve…Le Jardin Catalan…, in Passage d’encres, N 27, Paris, février 2007,

Passage d’encres – ISBN : 978-2-913640-66-5

https://www.marche-poesie.com/27-archipel-des-possibles/

www.passagedencres.org

Voir aussi:

  • An International, Interdisciplinary Conference on Text and Image, March 29-30, 2007, at Central Connecticut State University in New Britain, CT, USA, “The Interartistic phenomenon in the Catalonian garden of Georges Badin and Michel Butor

Caprarola et villa Lante

     Le reflet changeant du bleu et du jaune trouve son parfait accomplissement, au niveau du signifié en tant que couleurs, de même que comme signifiant au sens biblique et symbolique du terme qui le recouvre, dans la verdure des jardins que Montaigne se plaît à redécouvrir au point d’éterniser dans ses notes de voyage et de là dans les écrits qui couronnent son entrée en littérature. Il rend l’espace interarchitectural et intersculptural en implantant dans son texte des sculptures vues à travers les jardins, des bas-reliefs à l’antique, des trompe l’œil, en se servant de la même technique que les arts concernés. Il peint ou sculpte ses personnages à la manière des artistes dont il s’est inspiré.

  • Texte présenté au 9ème Congrès de l’Association Internationale de Sémiotique Visuelle, AISV, Venise, 13—16 avril 2010, “ Le jardin des arts ”

https://aisviavs.files.wordpress.com/2013/04/aisv2010program.pdf

  • Le jardin des arts à travers Les Essais de Montaigne, in Retorica del visibile, Rome, 2011.

Aracne editrice ISBN ‏ – ‎ 978-8854838505

https://www.aracne-editrice.it/index.php/estratto.html?item=10.4399/978885484072096&isbn=9788854840720