
Intercinématographique
Еn littérature
L’ekphrasis unifie une vision, se déployant comme le cadre d’une bande filmique (sans cesse rouler, mouvement par la vue). Elle traduit mieux l’effet de réel, à travers le mouvement intercinématographique, l’éternité et le cycle circulaire de la vie. Le bleu du ciel et le jaune de la terre échangent leurs teintes et les disséminent sur l’élargissement du cadre, en diluant les couleurs aux limites spatio-temporelles.
The Interartistic Phenomenon through Montaigne’s Essays, Peter Lang, Bern, 2018, p. 106
Au cinéma
Théophile Gautier écrivit et publia le roman Le Capitaine Fracasse en 1863, quand il était déjà connu. C’est un roman qui contribua à sa gloire car il était reconnu et apprécié encore à l’époque où il fut créé. Au début il fait un pastiche du Roman comique de Scarron, où il est question également d’une troupe de comédiens, ce qui dévoile l’existence du phénomène interartistique au sein-meme du roman, de même que de l’interpicturalité. S’il s’inspire de son prédécesseur, il n’en est pas moins original pour autant. Ce qui est emblématique pour l’œuvre de Théophile Gautier, c’est que c’est un roman « de cape et d’épée ». Le baron de Sigognac se lance dans des aventures chevaleresques. L’auteur emprunte à la commedia dell’arte les retournements de situations et les d’effets de suspens. L’écriture de Théophile Gautier rappelle le langage précieux en littérature. Toutefois, son talent prolifère dans plusieurs directions. Ainsi on peut voir une des adaptations les plus récentes du “Capitaine Fracasse” en bande dessinée, parue en trois volumes, dont le plus recent en 2010. Trois sont les artistes qui y se sont exprimés, M. Mariolle qui a écrit le texte, K. Duarte a réalisé les dessins et et F. Gamboa a peint les couleurs. Quelles que soient les adaptations, elles font prevue de la richesse de l’œuvre en genres qui s’entrecroisent à l’intérieur du roman de même que de la densité de la verve poétique avec laquelle elle fut créée. Les champs artistiques se rencontrent pour éblouir le lecteur ou le spectateur du film éponyme avec Geneviève Grad et Jean Marais Philippe Noiret, Louis de Funès, réalisé en 1960. C’est la manifestation de l’intercinématographique au cinéma. L’interférence des arts s’intensifie si l’on pense à la pièce de Corneille l’Illusion comique que les comédiens jouent. En revanche, la pièce se manifeste aussi bien dans le film que dans le livre. C’est l’œvre dans l’œuvre, le théâtre dans le livre, et le théâtre dans le film, le livre se transformant en film. C’est une mise en abyme interartistique. Par conséquent, c’est une œuvre transartistique qui passe de la littérature au théâtre, du théâtre au film, du fim à la bande dessinée. Elle se fait interthéâtrale et intermusicale à la fois.
Theophile Gauthier, Le Capitaine Fracasse, Charpentier, Paris, 1863